Comment lutter contre la désinformation sur les réseaux sociaux ?
Les fausses informations sont de plus en plus présentes dans nos vies notamment suite à l’émergence des réseaux sociaux. Il est aujourd’hui très facile de diffuser une fausse information et de manipuler une audience. La désinformation est à ce jour un des plus grands défis du XXIe siècle. Alors, comment les géants des réseaux sociaux et les états comptent-ils lutter contre cette désinformation ? Les propositions de loi des gouvernements sont-elles à la hauteur du problème ?
Qu’est-ce que la désinformation ?
La désinformation désigne l’ensemble des informations manipulées diffusées en ligne et créées dans le but de tromper délibérément et orienter l’opinion sociale. Les titres accrocheurs, les articles aux informations déformées et les propagandes politiques ne sont pas une nouvelle pratique et sont connus depuis la création de la presse écrite. Mais à l’heure du digital et des échanges de données numériques, ces fausses vérités sont devenues de plus en plus difficiles à contrôler. Elles se diffusent très rapidement et peuvent connaître un fort niveau de visibilité.
L’actualité face à la désinformation
Face à la crise sanitaire actuelle, de nombreux articles et déclarations sont partagés tous les jours. Débats sur le port des masques, fausses annonces de remèdes miracles ou diffusion d’informations erronées sur les vaccins… il est essentiel de démêler le vrai du faux.
Selon une étude, près de 6000 personnes dans le monde ont été hospitalisées en raison de fausses informations liées au Covid-19. Aux États-Unis, au cours des dernières élections présidentielles, des campagnes de désinformation ont une nouvelle fois déferlé sur les réseaux sociaux, notamment via le géant Facebook qui a été sommé de réagir.
Alors, comment les géants des réseaux sociaux et les institutions peuvent-ils lutter ?
Lutter contre la désinformation sur les réseaux
Les actions des réseaux sociaux
Tous les réseaux sont touchés par cette désinformation. Récemment, Facebook, Twitter, Pinterest et YouTube ont décidé de s’allier pour tenter de trouver des solutions afin de lutter contre ce fléau.
La mise en place d’algorithmes performants
La lutte contre la désinformation peut passer par une modification des algorithmes des réseaux sociaux. Au vu du passé et de l’enjeu des élections présidentielles de novembre dernier, Facebook a décidé de modifier ses algorithmes afin de corriger le fil d’actualité de ses 2 milliards d’utilisateurs. L’objectif ? La mise en valeur de grands médias réputés fiables tel que CNN ou le New York Times. Résultat : ce changement a permis une meilleure diffusion de vraies informations. En contrepartie, Facebook a dû faire face à une baisse de sessions.
Les intelligences artificielles
De plus en plus de chercheurs se tournent vers la mise en place d’intelligences artificielles ayant pour but de détecter les fake news. En avril dernier, Microsoft a d’ailleurs annoncé avoir développé l’IA la plus performante dans ce domaine. Cette IA serait capable d’analyser des signaux faibles comme les faux commentaires, publiés par de faux comptes, là où les IA traditionnelles pourraient se laisser influencer.
Les vérificateurs humains
La lutte contre la désinformation passe également par la mise en place de services de vérificateurs humains. Des équipes sont dédiées au contrôle des publications émises par les utilisateurs.
Malgré ces actions, dans son rapport “Social Media Manipulation Report 2020“, l’OTAN dénonce leur manque de réactivité et d’efficacité face aux campagnes de désinformation. Selon cette étude, de faux contenus et interactions ont été diffusés autour de deux sénateurs américains, lors de la dernière campagne présidentielle. Les résultats sont frappants. Il est communiqué dans ce rapport que 98% des faux contenus sont restés en ligne malgré la modération effectuée. Cette étude montre l’importance d’une mise en place rapide de règles de sécurité pour toutes ces plateformes.
Les actions mises en place par les institutions
Dans le cadre du projet de règlement européen “Digital Services Act”, la Commission européenne a présenté ses propositions pour lutter contre la désinformation en ligne, tout en préservant la liberté d’expression. Ce projet de loi vise à remettre à jour l’actuelle “directive sur le service des commerces électroniques” qui avait été établie en 2000, avant l’émergence des GAFAM. Cette réforme permettra de mettre en place un cadre solide pour la transparence des plateformes tout en clarifiant leurs responsabilités. Des sanctions seront alors prévues pour ces plateformes qui ne seraient pas capables de retirer à temps des contenus hors la loi ni d’en identifier leurs auteurs.
Sensibiliser aux fake news
Il est important de rappeler que cette lutte doit aussi passer par les propagateurs de ces fake news. Il s’agit d’une responsabilité collective et les utilisateurs doivent y être sensibilisés. La solution est aussi dans l’éducation de tous. Notamment en apprenant à chacun à repérer une fausse information et à effectuer les recherches nécessaires pour croiser les sources : l’importance est dans le fact-checking.
Mais comment identifier une fake news et discerner le vrai du faux ?
Comment identifier une fake news ?
Le site internet du gouvernement met à disposition un guide des questions à se poser face à une information. Voici quelques étapes primordiales pour contrôler et vérifier la véracité d’une information.
- Vérifier l’auteur et sa légitimité sur le sujet
- Étudier qui la diffuse : est-ce un blog, un média en ligne ou un réseau social ?
- Comparer et croiser les sources : l’information a-t-elle été publiée sur d’autres sites ?
- Vérifier la date de parution de l’information.
Pour conclure, en un mot comme en cent, « toute diffusion nécessite réflexion ».
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