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Nous continuons notre série sur les webinaires. Aujourd’hui, j’ai assisté au webinaire « Éducation numérique, le confinement comme accélérateur de la transformation digitale en Amérique latine ». Nous nous sommes focalisés sur 3 pays : Mexique, Brésil et Colombie. Cet événement a été organisé dans le cadre de l’initiative France EduNum International par la Team France Export. 

Le Covid-19 a touché le monde entier. Tous les enfants scolarisés et les étudiants ont subi cette crise. En Amérique latine, il y a environ 100 millions d’élèves et étudiants. Cela représente 1,5 fois la population française. Les institutions éducatives se sont adaptées pour continuer à donner les cours et faire passer les examens. Les établissements d’éducation privés avaient déjà les moyens numériques pour donner ces cours à distance. Mais cela est très différent pour les établissements du secteur public. 

 

L’éducation numérique en Amérique latine : le bilan

Nous allons voir, en premier lieu, les caractéristiques et spécificités des systèmes éducatifs de ces trois pays.

Le résumé au Mexique

Secteur privé, secteur public ?

Le Mexique est un pays de 125 millions d’habitants dont 36 millions d’élèves. Le secteur privé représente 15% des institutions, le reste étant public. Le secteur privé est prisé par les élèves en maternelle et dans l’enseignement secondaire. À l’inverse, les étudiants se tournent plus facilement vers les universités publiques.

Un peu de politique et d’économie

Le Mexique est un État fédéral. Ce qui veut dire que les régions, appelées états fédérés, ont leur propre gouvernement. Ce dernier répond, bien évidemment, au gouvernement du pays. Mais l’État définit les budgets généraux ou la politique extérieure par exemple. Tandis que les régions déterminent en terme d’éducation, de transport en commun et de santé.  

Et le système éducatif ?

Au niveau du système éducatif, les budgets ont été coupés en début d’année. Alors que les états dépendent énormément du budget fédéral pour l’éducation. Même si les états fédérés décident eux-mêmes en matière d’éducation, les finances données par l’État sont indispensables. 

L’éducation numérique, où en est-elle ?

Il existe une loi générale sur l’éducation qui a été révisé en 2018. L’éducation numérique est mentionnée dans ce texte. Avant la pandémie, l’agenda numérique éducatif avait débuté. Mais il existe des grandes différences d’équipements numériques entre le secteur privé et public mais aussi entre chaque région. Même à Mexico, la capitale, la qualité de la connexion internet laisse à désirer. Donc, chaque élève, chaque étudiant n’a pas le même accès à internet mais aussi aux équipements numériques. 

Pendant la pandémie

Au Mexique, il y a un agenda numérique et donc une volonté du gouvernement. La pandémie a révélé que 39% des élèves n’avaient pas d’accès à internet. Les cours sont donc passés par la radio, la télévision ou encore des manuels audio hors ligne. 

Le résumé au Brésil

Secteur privé, secteur public ?

Le Brésil est composé de 210 millions d’habitants et plus de 48 millions d’élèves. C’est en primaire et au collège qu’il y en a le plus. Le secteur privé est fortement présent au Brésil. 20% des élèves sont en écoles privées. C’est une question de tradition dans ce pays. La qualité et l’offre des institutions privées sont beaucoup recherchées par les familles qui peuvent se le permettre. En effet, les élèves sont scolarisés toute la journée dans le secteur privé. Dans le public, c’est seulement la demi-journée, le matin ou l’après-midi. De plus, la qualité du corps enseignant et des équipements offerts est beaucoup plus élevée dans les établissements privés. 

Un peu de politique et d’économie

Tout comme le Mexique, le brésil est un État fédéral. Il est très décentralisé. C’est-à-dire que les régions prennent énormément de décisions mais le coté administratif reste gérer de l’État. 

Et le système éducatif ?

Pour le système éducatif, le ministère donne des directives pour harmoniser et gérer les examens de fin d’enseignement. Mais la plupart des financements viennent des régions. Et il existe des différences de ressources entre chaque états fédérés. Voila pourquoi il y a d’énormes disparités entre les régions, les villes et les institutions dans le système éducatif brésilien. 

L’éducation numérique, où en est-elle ?

Pour l’éducation numérique, il y a une réflexion qui est en train de se faire au Brésil. De nombreux débats sont faits, des polémiques sur certaines applications sont en cours. Le gouvernement peut imposer un certain format d’enseignement. Cependant, il faut que les régions acceptent ce format. Cette discussion a sûrement avancée avec l’arrivée de la pandémie. 

Et en Colombie ?

Secteur privé, secteur public ?

La Colombie est un pays de 40 millions d’habitants, 10 millions d’élèves et 2,5 millions d’étudiants. Au niveau des universités, la moitié est publique et l’autre privé. Les universités publiques ont des enseignements de très bonne qualité. Mais elles ne prennent qu’environ 10% des candidats. Quant au secteur privé, il est tout aussi bon mais les coûts sont très élevés (environ 6 000€ pour un semestre en médecine). Donc, il y a énormément de moyens financiers, des campus impressionnants car leur capacité d’investissement est immense. Pour les élèves, 20% sont dans le secteur privé. Les familles préfèrent mettre leur enfant dans le secteur privé mais c’est assez cher. 

Un peu de politique et d’économie

La Colombie a un système très inégalitaire. Ce pays figure dans les 10/15 pays les plus inégalitaires du monde. Comme le Brésil, le pouvoir est très décentralisé. Ce sont les régions qui ont le plus de pouvoirs. Les ministres définissent les grands axes stratégiques mais ils ont très peu de leviers sur les régions. 

Et le système éducatif ?

La personne qui a le plus de pouvoir au niveau de l’éducation est le secrétaire d’éducation dans chaque mairie. Il y a donc des inégalités entre chaque région et chaque ville. La culture éducative privée est assez forte. En effet, le Ministre de l’Éducation travaille énormément avec des fondations ou des entrepreneurs qui investissent dans le secteur privé. Cela agrandit la fracture sociale déjà existante dans le pays. 

Un problème plus profond que l’éducation numérique

En effet, la fracture sociale recoupe la fracture géographique entre pôle urbain et zone rurale où il y a plus de problèmes. C’est dans ces zones qu’il y a le plus de pauvreté, de conflits armés et de trafics de drogues. C’est un des grands enjeux du gouvernement. Il faut limiter cette fracture entre les territoires et les classes sociales avec des stratégies simples. Internet est un service qui devrait être dans toutes les régions et faire en sorte que les élèves ne décrochent pas. Seulement 1% des élèves en zone rurale vont à l’université. 

 

Comment sont perçues les entreprises françaises dans le domaine de l’éducation numérique ?

La crise du Covid-19 a changé la façon dont étudient les élèves et étudiants. Elle a permis de voir les retards en terme d’éducation numérique qu’ont les pays en Amérique latine. 

Les entreprises françaises au Mexique 

Les entreprises françaises sont bien perçues dans le secteur de la technologie mais elles sont concurrencées par les géants américains. Pendant la crise, plus d’un million de professeurs ont été formés par Google. Par conséquent, l’enjeu pour les entreprises françaises qui veulent investir au Mexique est de pouvoir répondre au besoin de couverture du territoire. Mais aussi au nombre de personnes touchées par ce manque de couverture internet.

Le Brésil et les entreprises françaises dans l’éducation numérique

Au Brésil, ce sont quelques peu les mêmes éléments qu’au Mexique. La pandémie n’a fait qu’accentuer les problèmes déjà existants. Si des entreprises françaises veulent investir et travailler dans l’éducation au Brésil, il faut se rapprocher des régions. En effet, les décisions et les financements sont décidés au niveau régional. Malgré le fait que les sociétés françaises sont bien vues au Brésil, la concurrence avec le reste du monde reste intense. En effet, beaucoup d’écoles ont eu accès à Google Classroom ou d’autres applications de ce genre pour donner leurs cours. Les États-Unis sont plus proche de l’Amérique latine que la France et ont donc, une plus forte influence. 

En Colombie

En Colombie, les problématiques économiques et territoriales ne sont pas éloignées de celles du Brésil et du Mexique. Pour les entreprises françaises, il y a plusieurs façons de travailler dans le système éducatif colombien. Premièrement, il est possible de travailler avec l’enseignement public. Malheureusement, leurs priorités ne sont pas d’acheter des applications ou produits numérique. Mais plutôt de construire des établissements pour accueillir tous les élèves ou acheter du matériel fondamental. Deuxièmement, se rapprocher des ambassades françaises qui travaillent énormément avec le secteur privé. Ces ambassades travaillent avec un réseau d’enseignements privés français. Il y a des moyens dans ces établissements pour acheter de la technologie aux entreprises françaises.
Et comme pour tous les pays d’Amérique latine, les États-Unis sont très présents en Colombie.

Encore du chemin dans l’éducation numérique à faire pour ces pays 

Au niveau de l’éducation numérique

En conclusion, le Mexique, le Brésil et la Colombie sont des pays qui ont des retards dans l’éducation numérique. Mais le Covid-19 leur a permis de mettre en place des solutions, pour l’instant, précaires et voir l’étendue du travail qu’il y a à faire. 

Etre plus attractif que la concurrence pour les entreprises

Pour les entreprises françaises, il est possible d’investir et de vendre les produits et services d’éducation numérique en Amérique latine. Toutefois, elles font faces aux géants des États-Unis et doivent être donc plus attractives. 

Si vous voulez vous instruire un peu plus sur l’éducation et la jeunesse, allez lire ces 2 articles 🙂

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