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Telle est la tentation digitale de notre siècle : parcourir les messages soigneusement cachés dans les plis et replis du compte Facebook de son voisin. Découvrir, stupéfait, des rumeurs ébouriffantes, des déclarations enflammées, des confessions inavouables…

I Ne vous cachez plus. Chacun d’entre nous, le temps d’une heure ou d’une minute, y a pensé. Et Netflix aussi.

Et c’est grâce au storytelling que l’entreprise américaine de films et de séries a créé l’engouement autour de sa série 13 Reason Why. Grâce au storytelling, ou plus exactement grâce au transmedia storytelling.

Le transmedia storytelling, c’est une méthode efficace pour décupler la notoriété de la fiction… Mais le transmedia storytelling, c’est aussi un système utile aux entreprises qui souhaitent se développer intelligemment sur les réseaux sociaux, en élaborant des contenus complémentaires et performants.

13 Reasons Why : la série, le site… Ou comment Netflix pose les bases de sa stratégie de transmedia storytelling

Séance de rattrapage

Vous avez plus de 30 ans et vous vivez dans une grotte ? Alors vous êtes sans doute passé à côté de cette série.

Une remise à niveau s’impose, et pas plus tard que tout de suite.

13 Reasons Why, kézaco ?

Sortie en 2017, 13 Reasons Why est la nouvelle série phare chez les adolescents. La série explore les conséquences que peut avoir le harcèlement scolaire sur les jeunes. Sur fond de fait social donc, la fiction provoque des remous dans la sphère médiatique. Les sujets sensibles dont elle traite sont notamment en cause : harcèlement, agression sexuelle, suicide et autres joyeusetés…

Quoi qu’il en soit (et quoi qu’on en pense), le succès est au rendez-vous.

La série parvient à toucher habilement la jeune génération, en évoquant une période transitoire de leur développement, souvent semée d’embûches (voire de grosses complications).

I L’âge ingrat, pour vous, s’est résumé à deux ou trois boutons. Veinard que vous êtes. 

Jetez donc un œil sur cette adolescence plus trash, regardez 13 Reasons Why !

Suivez la vie d’Hannah Baker (et ses indices d’outre-tombe) 

Le personnage principal de la série n’est autre qu’Hanna Baker, une jeune adolescente victime de harcèlement scolaire… qui décide finalement de mettre fin à ses jours (dur… mais c’est pour de faux, hein). Sa mort est le point de départ de la série (et ça, c’est cool).

13 Reason Why : une série, mais aussi… un site !

Surfant sur le récent succès de sa série, Netflix a lancé un site web dans l’optique de sensibiliser les jeunes face au harcèlement.

Un site à vocation immersive

Le site met en ligne le contenu du téléphone portable de l’héroïne de la série, Hannah Baker. Le spectateur accède ainsi au quotidien de l’adolescente. #PlusVoyeurTuMeurs

Disponible sur smartphones uniquement, le site livre les messages et l’historique internet de la jeune fille, ainsi que les contenus de son compte Instagram. Dernier détail : les fans peuvent téléphoner à ses contacts et accéder à leur boîte vocale.

Une expérience toujours plus réaliste !

Le site web offre une vision du harcèlement scolaire et de ses conséquences en proposant une approche concrète et réaliste. Le visiteur, grâce à cette poussée immersive, constate par lui-même les ravages du harcèlement chez une adolescente, dont les dégâts sont amplifiés par l’usage des réseaux sociaux. Ces derniers, disponibles en permanence sur les téléphones, impliquent une expansion du harcèlement. Il ne se cantonne plus au cadre scolaire ; il se poursuit dans la sphère familiale et privée.

Grâce à cette nouvelle manœuvre, Netflix se joue de notre tendance voyeuriste en l’érigeant au rang de méthode d’enquête.

I Parce que la curiosité n’est plus un vilain défaut, Madâme !
 
En décodant ces messages personnels, le spectateur est invité à déceler les causes qui peuvent motiver le geste mortel d’une adolescente en détresse.

I Et si ce site peut accroître la popularité de la série (et de Netflix), c’est encore mieux.

Car au-delà de sa dimension immersive, ce site web est aussi une fabuleuse opération de communication innovante.

Le succès du transmedia storytelling

« Quel rapport avec le transmedia storytelling ? », rétorqueront les plus attentifs d’entre vous.

Le transmedia storytelling : recap’

Vous avez plus de quarante ans et vous êtes un ermite? #Refrain

Alors vous ne connaissez sans doute pas le dernier-né de la stratégie de contenu. Mieux que le storytelling, voici le transmedia storytelling !

Comme son nom l’indique, le transmedia storytelling est une technique de storytelling théorisée par Henry Jenkins en 2003, mais qui se développe depuis de nombreuses années dans le champ cinématographique. Avec l’évolution de la consommation des contenus, notamment via les multiscreens et les vidéos on-line, cette technique de narration trouve désormais sa place dans le champ médiatique. Désormais, une marque ou une saga peut développer sa notoriété grâce à ce type de narration spécifique.

Les deux objectifs principaux du transmedia storytelling sont distincts, mais complémentaires :
– créer des histoires individuelles qui tirent parti des impératifs de chaque média,
mettre en réseau chacune d’elles : ensemble, elles forment une unité qui constitue l’identité de la marque.

I Vous êtes perdus ?

Keep cool, on rembobine et on relance la machine avec un exemple précis.

L’objectif du transmedia storytelling : transformer les limites d’un média en véritable force de frappe

Pour réussir leur communication, trop de marques se contentent de transférer leurs contenus sur différents médias tels quels, sans opérer de modification significative. Ainsi, une même photo et un même commentaire sont souvent dupliqués indifféremment sur Facebook ou Instagram. Cette stratégie de cross média appartient à l’Outbound marketing et ne tient que trop rarement compte de l’impératif de complémentarité entre les contenus. Mais si l’on se place du côté des utilisateurs, les limites de cette méthode sautent aux yeux. Quel intérêt trouvent-ils à voir et à revoir les mêmes publicités et les mêmes articles sur différents médias ?

AUCUN.

En plus, vous prenez le risque d’horripiler vos clients un par un.

Et c’est bien ça le problème.

C’est pourquoi le transmedia storytelling se place davantage du côté de l’Inbound marketing en attirant le client à soi. Comment réaliser cette prouesse avec le transmedia storytelling ? En arrêtant de dupliquer des contenus et en développant, au contraire, des contenus spécifiques qui tirent parti des caractéristiques de chacun des médias.

BE FRUIT grâce au transmedia storytelling !

Oubliez un instant les problématiques morbides de 13 Reasons Why…   Et à vous le fun des fruits de la marque de sodas Oasis !

I Dans mes bras, Alan Ananas et tes acolytes ! Vive Pamplemousse Namasspamouss et le plus que joyeux Onsfan Lapoire !

En développant des jeux de mots frais autour des fruits, diffusés dans des spots vidéos, des affiches et des publicités sur les réseaux sociaux, la marque Oasis s’est adaptée aux spécificités de chaque support… tout en jouant la carte de l’humour.  Car oui, les punchlines des personnages « fruitissement drôles » marquent les esprits.

I Petit florilège, pour la force du fun :
« Game of pomme »
« On va tous mûrir ! »
« C’est parti mon kiwi ! »

Vous l’aurez compris : le transmedia storytelling consiste à raconter et communiquer autour d’une histoire en disséminant des épisodes complémentaires sur différentes plateformes médiatiques. En l’occurrence, les prouesses d’Enrico l’Abricot ou d’ Alan Ananas, à découvrir entre deux bandes-annonces au cinéma ou encore sur Twitter…

Le transmedia storytelling à la sauce 13 Reasons Why… activez vos petites cellules grises !

De son côté, le site internet 13 Reasons Why sert de tremplin à la série.

Car si une série limite l’interaction entre le récit et ses spectateurs, le site quant à lui, valorise ce lien. Grâce à son contenu réaliste qui met en scène les réseaux sociaux, les visiteurs comprennent peu à peu ce qui a poussé Hannah Baker à accomplir l’irréparable. Pour enrichir la réflexion de l’utilisateur, le site livre des indices qui mènent à la résolution de l’énigme.

Cette méthode, digne d’Hercule Poirot, permet d’impliquer le public. En cherchant les preuves de la culpabilité de tel ou tel personnage, en téléphonant lui-même aux protagonistes de l’histoire et en déchiffrant finalement le message qui lui est adressé, le spectateur est placé au cœur de la fiction, il devient lui-même acteur au sein de celle-ci.

Un site qui offre une véritable expérience d’enquêteur à ses spectateurs, que demander de plus ?

Le transmedia storytelling poussé à l’extrême (et c’est pour ça qu’on l’aime)

Netflix, avec ses contenus très bien pensés, pousse le bouchon un peu trop loin… et ça marche !

Le paradoxe de 13 Reason why (on pourquoi c’est encore plus palpitant)

Netflix aime les paradoxes.

Mettons-nous d’accord : le contenu du site web de 13 Reasons why donne une image désastreuse du web et des réseaux sociaux. Ce sont eux qui poussent la jeune Hanna Baker au suicide. Et pourtant, Netflix utilise ces mêmes leviers pour faire la com’ de sa série, grâce à une stratégie de transmedia storytelling à la pointe de la performance.

Un peu comme ces youtubeuses (et ces youtubeurs !) qui critiquent allègrement la société de consommation tout en vendant 25 mascaras et 36 jeux vidéos par jour. Ah, ambivalence, mon amour !

I Mystères du monde…
II Étrangeté de la toile…
III Bizarreries du web…

Voilà un bel exemple de ce que j’appellerais « le syndrome du fruit défendu ».

Une tentation irrésistible du type :

« Non, Ève / Gaston / Pupuce, ne mange pas ces friandises mauvaises pour la santé ! Elles vont boucher tes artères… Et pourtant, elles sont si exaltantes en bouche et si divinement sucrées ! Contemple ce sucre glace opalin, hume ce parfum délicieux ! Non, misérable, ne craque pas face à cette délicieuse pâtisserie (FONCE !)… »

Bref, tu sais que c’est moche, et tu y vas quand même.
Parce que plus c’est interdit, plus c’est bon. Toi-même, tu sais.

I C’est du jolitchi  !
#BeFruitDédicace

T’as rien compris, patate !

Les voilà, les adeptes de la raison, purée !
Avouons-le, nous avons été un peu rapides en besogne.

Car non, le web et les réseaux sociaux ne sont pas (que) des immondices/le Mal/BELZEBUTH !

Ce qui n’est pas toujours croquignolet, ce ne serait pas plutôt ce qui se trouve (parfois) dans notre ciboulot ?
#ConclusionSautonsDuPont

Alors ne sombrez pas du côté obscur de la force… faites un bon usage du web, travaillez avec une agence libre et audacieuse !

 

 

Signé : LA TEAM WEB THEORIE(urs #BeFunForever !)